A la mort de sa femme et de ses filles, emportées par la peste, Crispin, talentueux mosaïste, n'aspire plus qu'à l'oubli. Aussi, lorsqu'il reçoit une missive de l'empereur Valérius II le convoquant à Sarance pour décorer le nouveau sanctuaire de la Sainte Sagesse, l'artiste décide-t-il de refuser. Mais peut-on longtemps désobéir à son empereur ? Commence ainsi pour Crispin un voyage semé d'embûches avec pour seul compagnon un bien étrange oiseau pensant - et parlant ; muni d'un laissez-passer portant le sceau du chancelier, le mosaïste va traverser l'empire pour rejoindre Sarance. Sarance la dorée, capitale où pouvoir, art, intrigue et passion mènent une danse échevelée...
L'avis de scifigirl : Je viens de finir le premier tome, "Le chemin de Sarance".
Je dois avouer que le fait que le livre s'inspire de l'époque et de l'art byzantins m'inquiétait notablement ; je ne suis que très modérément fan d'Histoire. Heureusement, il semble que je me sois inquiétée pour rien. A aucun moment je n'ai été assommée d'interminables chroniques émaillées de dates ou de noms dont je n'ai rien à faire. Certes, on n'échappe quand même pas à la présentation des différents états, pays, royaumes et tutti quanti, et de leurs dirigeants mais l'auteur s'en est tenu au minimum je trouve, juste ce qu'il faut pour mettre en place le décor.
Le livre est très descriptif et une bonne moitié se passant sur les routes, j'ai vraiment apprécié de pouvoir me représenter de manière claire paysages, personnages, forêts et créatures. Mais le côté visuel n'est pas le seul à être sollicité. Une grande partie des émotions de l'histoire est véhiculée par le biais des sens, vue, odorat, toucher et quand c'est réalisé avec talent comme c'est le cas ici, c'est vraiment très efficace.
J'aime beaucoup Crispin, le personnage principal, intelligent, courageux, caustique, sensible, irrévérencieux, un brin irascible parfois et avec un langage délicieusement fleuri à l'occasion ; c'est un beau travail de caractérisation que l'auteur nous livre là. C'est le seul sur qui je pense avoir une idée claire pour l'instant. La ville de Sarance est un véritable nid d'intrigues et de complots et les pièces humaines qui s'agitent sur cet immense plateau de jeu(x) sont toutes plus dissimulatrices et retorses les unes que les autres.
Le côté fantasy est très peu marqué et est presque toujours relié de près ou de loin à la spiritualité et à la religion. A ce propos, je m'étonne d'ailleurs que cet aspect du livre ne m'ait pas rebutée. Mais il faut dire que les discours religieux sont le plus souvent abordés sous forme de débats philosophiques et l'humour de l'auteur m'a souvent fait sourire dans ces moments-là.
En conclusion, je suis ravie de m'être lancée et si c'est avec une légère appréhension que j'ai commencé ce premier tome, c'est avec enthousiasme que je commencerai le second.