Une grave sécheresse compromet sérieusement les récoltes des fermiers de l'Oklahoma. Des banques en profitent pour racheter leurs terres à des prix très bas...
Telle est la mauvaise surprise qui attend Tom Joad, qui sort de prison et retrouve sa famille. Les Joad sont contraints, ainsi que bien d'autres fermiers, de migrer vers la Californie. Mais le sort qui les attend dans ce superbe Etat n'est guère meilleur...
L'avis de Raphaël : John Steinbeck sait présenter cette Amérique qu'il ne connaît que trop bien : à la fois âpre et riche d'espoirs. Dans les plus beaux paysages peuvent naître les pires misères... et fermenter la révolte des plus démunis. Ici, la révolte ne fait que fermenter : la famille Joad ne connaîtra que la pauvreté, se brisera en partie... Mais les dernières lignes, malgré un ultime malheur, parviennent à être... optimistes ? Je ne sais pas si c'est le mot qui convient... Disons que quelque chose est semé...
J'ai particulièrement aimé la façon dont les styles alternent dans les chapitres : la plume, comme une caméra, se focalise sur les Joad ou sur des concessions de matériel agricole, sur des groupes qui migrent vers la Californie... Chaque fois, l'ambiance est rendue à la perfection. On s'y croirait ! Je signale entre autres un passage qui décrit les tracteurs en plein "travail". A l'époque de Steinbeck, le tracteur était un engin encore nouveau, donc impressionnant. Il ne se prive donc pas d'en faire un monstre mécanique, et il y réussit vraiment bien !