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L'Ile au trésor

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Dans l'auberge tenue par ses parents, le jeune Jim Hawkins fait la connaissance fortuite d'un vieux marin moribond et pétri d'alcool sur qui pèse une terrifiante menace. Après le décès du marin et celui de son propre père, Jim découvre dans les bagages de Billy Bones une carte au trésor, promesse de fortune et d'aventures. Il partage sa découverte avec le docteur Livesey et le chevalier Trelawney, qui embarquent avec lui sur l'Hispaniola. Long John Silver, dont le perroquet ne quitte jamais l'épaule, fait également partie du voyage. Arrivés sur l'île, une bande de pirates dont John Silver se révèle être le capitaine, tente de s'emparer du trésor, multipliant contre l'équipage de Jim les attaques et les traîtrises.



L'avis de L'australien : Qui ne connait pas le fameux Long John Silver ? Et qu'en est-il du téméraire Jim Hawkins ? Ces noms ne vous évoquent-ils rien ? Nombreux sont pourtant ceux ayant un vague souvenir de cette "Île au Trésor" (Treasure Island dans sa version originale). Souvenir issu du collège pour certains, de vagues adaptations cinématographiques (voire sous forme de dessins animés) pour d'autres (et j'en faisais partie !). Alors quoi de mieux que de se replonger dans ce grand classique de la littérature ? Nullement orienté jeunesse (contrairement à ce que suppose l'imagerie populaire), l'Île au Trésor de Stevenson est un roman très mature, nous amenant à nous interroger sur le passage à l'âge adulte ainsi que sur la loyauté et l'honneur lorsque la quête de fortune entre en considération.
C'est étrange. De voir à quel point un livre au sujet tout de même banal et mondialement répandu (une chasse au trésor sur une île déserte !) peut se révéler si passionnant. En vérité, la chasse au trésor n'est qu'un justificatif. Car le coeur, l'essence du livre, ce sont les personnages. Jim Hawkins le jeune enfant naif, Long John Silver le pirate sans scrupule, Billy Bones, le "père spirituel" somme toutes, ou encore le capitaine et le docteur, là pour représenter l'honneur et la droiture d'une aristocraticie / bourgeoisie anglaise du 18ème face à la barbarie des pirates, sans foi ni loi. Cependant, loin des stéréotypes, le livre nous amène doucereusement à nous demander si les pirates n'ont pas raison de l'être (bien que soumis à des réglementations, ils sont après tout libres !) et si les héros ne sont pas finalement parfois amenés à être eux-mêmes un peu pirates et déloyaux s'ils veulent s'en sortir indemnes.
Car si la cruauté de certains est mise en exergue, ce sont des personnalités comme celle de Silver qui retiennent toute notre attention. Détestable autant qu'admirable, ce pirate se démarque des autres comme un homme totalement libre, auquel les autres se soumettent (sauf rares cas, comme le jeune Hawkins) de par son charisme autant que par sa force brute. Tout ceci sans parler d'une admirable reconstitution de la piraterie de la fin du 18ème (on rappellera que Stevenson est un auteur du 19ème) où le langage est bel et bien celui de l'époque (j'avoue avoir dû y regarder à quelques fois dans mon dictionnaire... notamment pour tout ce qui concerne le langage maritime, à l'exemple du foc, de la brigantine, etc.). Ce n'est cependant pas un frein à la lecture, loin de là !
Sur environ 300 pages, Stevenson nous présente donc un récit à la fois dense et complet, où les rebondissements sont multiples, les personnages attachants et la morale profonde (l'expérience, si elle est enthousiasmante pour les lecteurs, l'est au contraire beaucoup moins pour le jeune Hawkins). Un passage à l'âge adulte brutal, une étude sur le comportement humain lorsqu'il se retrouve face à lui-même (ou plus fort que lui), et sur l'importance que revêt la morale (après tout, n'est ce qu'une façade que l'on se donne pour paraître plus acceptable ?). John Silver et Jim Hawkins restent, à mon goût, les deux héros de ce roman, tant ils se ressemblent et sont différents sur bien des aspects, complémentaires l'un de l'autre. Une oeuvre, vous l'aurez compris, classique mais inoubliable, et fondatrice du genre avec celles de Verne et de Poe.
A lire absolument !
Comme quoi les livres que l'on lit au collège sont parfois plus qu'appréciables une fois quelques années écoulées.

 

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Newsflash

 

James Herbert est un auteur anglais spécialisé dans le domaine de l'horreur né le 8 avril 1943 à Londres.

Après avoir caressé la carrière de chanteur et de directeur artistique, James Herbert se consacre à la littérature. Peu à peu, il se spécialise dans l'horreur, sous toutes ses formes. Plusieurs thèmes sont récurrents dans son oeuvre : les catastrophes, le surnaturel, le nazisme et la réincarnation. Il aborde les catastrophes à plusieurs reprises, notamment dans ses premiers romans, comme La Trilogie des rats ou Fog ; tous deux influencés par les romans de science-fiction de John Wyndham. L'horreur qu'il dépeint ici est symbolique du déclin de la société, où même les autorités sont incompétentes. Sa période surnaturelle (Dis-moi qui tu hantes, Le Survivant) laisse l'horreur scientifique pour une horreur plus improbable. James Herbert revient ensuite aux horreurs plus terre à terre en consacrant deux romans historiques où des Britanniques sympathisent avec des nazis. Le dernier thème phare de la bibliographie de James Herbert est la réincarnation, comme dans Others ou Le Jour où je suis mort.

(Source : Evene)

Bibliographie : (dates de publications françaises)

  • Les Rats, 1976
  • Le survivant, 1978
  • Le Sombre, 1986
  • Pierre de lune, 1987
  • Le Repaire des rats, 1989
  • L'empire des rats, 1991
  • Fluke, 1992
  • La Lance, 1992
  • Hanté, 1992
  • Sanctuaire, 1993
  • Fog, 1994
  • Sépulcre, 1995
  • Présages, 1996
  • 48, 1999
  • Ballade pour un ange déchu , 2000
  • La Conspiration des fantômes , 2000
  • Le Jour où je suis mort , 2005
  • Le Secret de Crickley Hall, 2008
  • Les Autres, 2009
  • Magic cottage, 2010