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Francophones Céline, Louis-Ferdinand D'un château l'autre

D'un château l'autre

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Alité, malade (dans le roman) Céline commence à décrire la vie à Sigmaringen, passant d'un château à l'autre sans transition (d'où la syntaxe étrange du titre du roman) : du château symbolique de sa demeure en banlieue parisienne au château de Sigmaringen, abritant le gouvernement de Vichy en exil. Cette deuxième partie du roman laisse place au rêve, à la fantaisie et à la description du grotesque de la vie des réfugiés politiques français. Résidant au Löwen, nourri de Stamgericht (plat écœurant à base de choux rouges et de raves), affecté à Sigmaringen en tant que médecin, Céline décrit les péripéties de la France collaboratrice. Tout y est description du ridicule ambiant : la promenade journalière du maréchal Pétain, toute baignée de protocole, la rigidité des Allemands, les rêves fous des idéalistes ou encore d'artistes espérant encore la victoire de l'Allemagne, les orgies entre militaires, jeunes filles en fleur et réfugiées, la misère humaine due à l'absence de service sanitaire, à la restriction des médicaments et des institutions réduites à des scènes de théâtre ou encore les entreprises vouées à l'échec pour préserver un semblant de dignité...

L'avis de Fred : Un chef-d'oeuvre ! Mon Céline préféré après le Voyage. D'un château l'autre (le premier roman de ce qu'on appelle "la trilogie allemande" de Céline avec Nord et Rigodon, trilogie qui conclut son oeuvre) est comme ses autres romans : hors concours. Roman beaucoup moins difficile à lire que Féerie, Normance, et peut-être aussi Guignol's Band. Se démarque de ces derniers, ne serait-ce que par rapport aux sujets évoqués et à la période historique abordée. Je le classe derrière le Voyage, parce que D'un château l'autre est vraiment puissant, intelligent, provocant, burlesque, déplacé, n'a que faire des codes, parce qu'il éparpille l'intelligentsia, les puissants et les misérables façon puzzle - seuls les enfants, les animaux et les souffrants trouvent grâce aux yeux de l'écrivain - et enfin parce que cette oeuvre ressemble un peu plus à un roman normal et que quand même, ça fait du bien de retrouver un peu de ce Céline là, celui qui déverse généreusement son génie afin d'écrire un chef-d'oeuvre dans lequel il atomise l'humanité, pour qui il éprouve aussi, pourtant, beaucoup de tendresse et de bienveillance.

 

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Newsflash

 

Un Boeing 747 s'écrase près d'Eton. C'est l'une des plus effroyables catastrophes de l'histoire de l'aviation : 332 morts. Un seul survivant : Keller, le copilote, n'a aucun souvenir de l'accident. Tandis que tout le monde essaie d'oublier l'horreur du drame, lui cherche à comprendre pourquoi il y a échappé. Bientôt, il est hanté par des voix, celles des passagers morts dans le crash. Et cette hantise gagne peu à peu l'ensemble de la ville et des habitants d'Eton. Le jour de vérité approche, une vérité insupportable à laquelle Keller refuse de croire...

L'avis de Carrie : Ah, on peut dire que quand on a commencé ce roman, on a du mal à le lâcher ! Atmosphère angoissante, crimes particulièrement horribles, on se demande pourquoi tout ça ? Quelques scènes de possession à la "Exorciste"  et une fin, ma foi, à laquelle on ne s'attendait pas vraiment... enfin moi en tout cas !
Très bon roman, très bon suspense !

 

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