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Etrangers Tolstoï, Léon Guerre et paix

Guerre et paix

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1805 à Moscou, en ces temps de paix fragile, les Bolkonsky, les Rostov et les Bézoukhov constituent les personnages principaux d'une chronique familiale. Une fresque sociale où l'aristocratie, de Moscou à Saint-Pétersbourg, entre grandeur et misérabilisme, se prend au jeu de l'ambition sociale, des mesquineries, des premiers émois.
1812, la guerre éclate et peu à peu les personnages imaginaires évoluent au sein même des événements historiques. Le conte social, dépassant les ressorts de l'intrigue psychologique, prend une dimension d'épopée historique et se change en récit d'une époque. La "Guerre" selon Tolstoï, c'est celle menée contre Napoléon par l'armée d'Alexandre, c'est la bataille d'Austerlitz, l'invasion de la Russie, l'incendie de Moscou, puis la retraite des armées napoléoniennes.
Entre les deux romans de sa fresque, le portrait d'une classe sociale et le récit historique, Tolstoï tend une passerelle, livrant une réflexion philosophique sur le décalage de la volonté humaine aliénée à l'inéluctable marche de l'Histoire ou lorsque le destin façonne les hommes malgré eux.


L'avis de Fred : Ça va être difficile de lire mieux cette année, je crois. Très difficile. Ce roman, dont l'architecture est phénoménale, est une leçon de littérature, de philosophie, d'histoire et d'humanisme. Il est de ces livres dont je crois qu'ils influent sur votre vie et votre pensée, vous élèvent. Une fresque aux mille détails, remplie de parfums et de couleurs, de tourments, d'amour et d'amitié, une fresque composée de fracas, de sang, de beauté, de grands sentiments et de grands espaces, de guerre et de paix... il y aurait tant de choses à dire ! Allez décrire ce que vous ressentez, ce que vous comprenez et ce que vous retenez en regardant une peinture de Courbet ! Eh bien là c'est pareil ! Il y a des pages qu'on éprouve ! Comme lors de ces moments, dans le roman, où au milieu de jolies collines verdoyantes, dans le silence, le calme et la rosée de l'aube, les armées avancent dans la brume, au milieu des senteurs matinales, le cliquetis des éperons raisonnent, puis à quelque distance, un BOUM soudain éclate, suivi d'un panache de fumée grise s'élevant paresseusement dans le lointain, au dessus de la brume dans laquelle on distingue des taches noires, les soldats de la Grande Armée, puis un autre BOUM, et encore un autre, et deux petits panaches de fumée s'élevant de nouveau au loin, et alors une nouvelle bataille commence, les BOUM éclatent et se succèdent dans un grondement épouvantable ; tandis que le soleil se lève et fait resplendir la nature, les boulets sifflent au dessus des têtes, et vous avez ces images de brutalité humaine, de peur, de bruit, qui, sous la beauté de la nature environnante, paisible, et sous le vaste ciel bleu nuageux, vers lequel s’élèvent la fumée et les cris, deviennent absurdes, inutiles, incompréhensibles. Et tout ça vous éclate au visage, au cœur, et vous ne comprenez pas, et les personnages non plus, qui se croyant pourtant forts et sûrs d‘eux-mêmes, mais jeunes, se demandent, au moment de frapper l‘ennemi avec le sabre, ce qu‘ils sont en train de commettre comme erreur : « Qu’est-ce que ce jeune homme, ce soldat, qui comme moi aime la vie et dont le retour est attendu par sa famille et les gens qui l’aiment, m’a fait ? Il a peur, il croit que je vais le tuer, il lève les bras en fermant les yeux, s’attendant à recevoir le coup qui le tuera ! » Ça ne se lit pas, ça ! ça se vit !
Hier soir, quand je l’ai fini, après toute une journée de lecture, je me suis senti groggy et je suis resté longtemps méditatif. Difficile de se vider l’esprit après une telle lecture ! les personnages et les évènements, historiques ou fictifs, vous rattrapent. Tolstoï vous rattrape. Je crois que le plus dur pour moi (à la fin j‘étais vraiment épuisé mentalement, avec le sentiment de m'être donné à fond) a été la deuxième partie de l'épilogue, avec les considérations de l'auteur sur l'histoire, les historiens, les grands hommes, la nature du pouvoir et la liberté humaine ; cela m'a définitivement pulvérisé les méninges. K.O. Ding ! En gros, je me sens comme un lieu dévasté après le passage d'un cyclone.

 

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Newsflash

 

Cela commença par un tremblement de terre. Dans la confusion, au milieu des cris des victimes, personne ne prêta vraiment attention à ce brouillard jaunâtre qui s’échappait de la terre éventrée et que le vent eut tôt fait d’emporter vers la campagne anglaise. Puis des massacres inexplicables, déments, furent signalés sur le passage de la nappe de brouillard. Elle se mit à croître, progressant inexorablement vers les zones les plus peuplées d’Angleterre… Un chef-d’œuvre de la terreur vendu à plus d’un million d’exemplaires !


L'avis d'Abso : Un roman qui souffle un peu le chaud et le froid je trouve. Un début un peu poussif avec une succession de tableaux nous montrant la folie que fait naître ce fameux brouillard. Ensuite, vers la moitié du livre, l'histoire se met vraiment en place pour finir de manière spectaculaire mais peut être un petit peu brutale. Vous l'aurez compris, ce roman n'est ni bon ni mauvais pour moi, il se lit, se range, s'oublie...

 

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