Une jeune femme et sa petite fille vivent recluses dans leur maison. A l’origine de cette enfermement, il y a Enola Game, une catastrophe dont on ne connaît pas la nature exacte : accident nucléaire ? Conflit mondial ? Guerre civile ? Au fil des semaines, malgré sa peur et son chagrin, la mère puise dans sa mémoire et ses lectures 1000 raisons de célébrer la vie. Les mots de Mallarmé qu’elle recopie dans son journal intime trouvent une résonance particulière dans le vide de son huis-clos :
« Ma faim qui d’aucun fruit ici ne se régale, trouve en leur docte manque une saveur égale. »
Cependant, tandis que la mère louvoie entre sa douleur, ses souvenirs magnifiés et sa volonté farouche de donner un sens à la vie de son enfant, les quelques nouvelles du monde qui lui parviennent encore sont chaque jour un peu plus alarmantes.
L'avis de Nono : Une relecture qui ne perd pas de sa magie, bien loin de là ! Comme la toute première fois, je me suis sentie happée par l'histoire de cette mère et de sa fille, plongée avec elles dans ce futur incertain et désolé. Je me voyais près d'elles, à trembler de froid et faire mille suppositions sur le présent, le futur. A me remémorer le passé. Et quelle peinture plus belle de l'amour que celle de cet amour d'une maman pour sa fille. Le plus bel amour au monde, le plus fort, et Christel nous le livre ici dans toute sa splendeur, toute sa force, avec des mots tantôt simplement touchants, tantôt profondément émouvants. Alors qu'à nombre de pages égal, je l'aurais lu en une soirée (et c'est ce que j'avais fait la première fois), là j'ai laissé le roman s'étirer, me suis laissée imprégner de son atmosphère et surtout laissée bercée par les mots de Christel. Par son écriture tendre, saisissante, poétique, drôle...vraie.