Avis de MS : Face à toutes les critiques dithyrambiques qu’a pu essuyer ce roman, j’ai plutôt été désenchanté à sa lecture qui de loin n’a pas dépassé toutes mes espérances. De là à dire que c’est un mauvais livre, il n’y a qu’un pont que je ne franchirai pas. Non, je ne m’amuserai pas à flouer le lecteur, et l’Univers sait que je perdrai en crédibilité, en disant que c’est un mauvais livre. Au contraire ! Il possède des qualités non négligeables. Je ne dirai pas non plus que c’est le livre du siècle, ni de l’année, car là aussi on ne me croirait pas en définitif. Le projet Bleiberg est un livre qui a fait couler plus d’encre qu’il n’en a versée. Bon ok, celle-là est risible, mais aux premiers abords, je regarde le nombre de pages, 308 pages en petit format, 272 en grand, ok, je suis toujours étonné par les romans courts qui arrivent à faire parler d’eux. Je suis un amateur de pavés et les romans courts arrivent rarement à me satisfaire alors je me dis encore ici : why not ? La première centaine de pages est très bonne, les flashbacks historiques intéressants. On regrettera seulement une certaine prise de liberté par l’auteur sur les faits, lieux et personnages historiques, mais il s’excuse de le faire dès la première page, alors on ne lui en tiendra pas rigueur. Et puis ce sont bien les vainqueurs qui écrivent l’histoire en réalité, alors pourquoi pas l’écrivain ? Ok, mon argument n’est pas convaincant…Le style à la troisième personne est bon, les descriptions courtes et efficaces, et les scènes d’action ont beaucoup de panache et sont rondement bien menées. L’auteur jongle aussi avec la première personne. C’est un effet de style que j’apprécie avec modération. Ici, l’insolence du personnage qui a aussi un ton limite plaintif aura eu raison de ma patience. Au niveau des personnages, il manque un certain manque de profondeur. On ne s’attache pas assez à eux. Je crains que dans deux ou trois roman Jay, Jacky et Etan passent aux oubliettes de ma mémoire. Les liens qui se tissent entre eux sont pauvres et peu crédibles. Dans l’ensemble, il manque beaucoup d’émotion au roman et pourtant l’histoire s’y prête vraiment. Alors j’ai dis que la première centaine de pages étaient très bonnes, cela ne veut pas dire que le reste est mauvais. Malheureusement, j’ai deviné le vrai du faux après avoir lu une centaine de pages et à partir de là, mon regain d’intérêt s’est vu diminuer. C’est dans ces moments-là, que nous sommes ravis d’avoir entre les mains un roman court. Le fil conducteur du roman en lui-même est intéressant et jusqu’au chapitre 32, l’ensemble tient plus ou moins la route. A partir du chapitre 32, la démesure commence à plomber le récit, c’est dommage, on n’y croit plus et tout s’enchaine trop vite… Quant à la fin, elle arrive comme un cheveu sur une soupe et aurait gagné à être approfondie. Trop de facilités entachent ce roman et c’est vraiment dommage. Néanmoins, l’auteur possède dans sa plume des qualités. Une dynamique non négligeable et des bonnes idées. En définitif, « Le Projet Bleiberg » demeure un bon roman d’aventure ni plus, ni moins.