La philosophie est-elle présentable ? Le philosophe d'aujourd'hui est un Diogène policé qui a depuis longtemps abandonné son tonneau et troqué sa langue difficile contre un style limpide. Il se sent tout à fait bien dans le monde et les présentations de l'activité dont il se réclame font partie de ses exercices obligés. Mais peut-on présenter "la" philosophie ? Sartre le rappelait en son temps : il n'existe que "des" philosophies. Aussi André Comte-Sponville expose-t-il dans cet ouvrage, avec la clarté et l'élégance qu'on lui connaît, une certaine manière d'aborder les grands thèmes philosophiques. Qu'est-ce que la morale, la politique, la connaissance ? L'auteur nous répond. On pourrait craindre que cet aspect directif du propos fasse obstacle à l'éveil de l'esprit de recherche qui caractérise le véritable philosophe. Les éléments de réponse sont évidemment à prendre comme des repères provisoires ; ils ont pour vocation d'être dépassés par des lectures plus approfondies. Succincte mais toujours incisive, cette approche sensibilisera le néophyte et aidera le lycéen. On le savait déjà : André Comte-Sponville est un excellent pédagogue.
Avis de Fred : Un bon petit livre d'initiation à la philo, abordable, intéressant, regroupant douze thèmes : la morale, la politique, l'amour, la mort, la connaissance, la liberté, Dieu, l'athéisme, l'art, le temps, l'homme, la sagesse, les deux thèmes les plus complexes à mon sens étant ceux de Dieu et du temps. Enfin voilà, ce bouquin est une invitation, une petite vue d'ensemble de ce qu'est la philosophie en effleurant ses thèmes principaux, et démontre qu'il est absolument nécessaire de s'interroger, de penser, de faire et défaire les noeuds, ou carrément les concepts, pour ceux qui sont rôdés, ce qui n'est pas mon cas je vous rassure ! Penser c'est philosopher, et philosopher c'est forcément vivre, se sentir vivant et apprendre à mieux vivre, donc nécessaire. Hâtons-nous de rendre la philosophie populaire disait Diderot. Ce livre y contribue un peu. Petit défaut tout de même, celui d'être trop... politiquement correct, disons.