Deuxième Guerre Mondiale, au moment de la défaite française. Le peuple fuit tant bien que mal l'occupant.
La famille Péricand, bourgeoise, tente de rejoindre une de ses propriétés. Le fils aîné, Philippe, prêtre, mène un groupe de jeunes en difficulté. Le fils cadet, Hubert, n'acceptant pas cette défaite, tente de rejoindre la Résistance naissante.
Gabriel Corte, écrivain riche et excentrique, se réfugie d'hôtel en hôtel, poussé autant par sa peur de l'occupant que par ses caprices.
Maurice et Jeanne Michaud recherchent leur fils Jean-Marie, soldat contraint comme eux de fuir.
L'avis de Raphaël : Irène Némirovsky n'a pas pu terminer ce roman, qui a été publié longtemps après sa mort. Elle a sauvé ce manuscrit de justesse en le cachant parmi des papiers importants confiés à sa fille peu avant d'être déportée. Sa fille a grandi en ignorant ce qu'elle détenait... et a retrouvé le manuscrit par hasard !
La romancière n'a que trop bien connu la Débâcle, période peu reluisante de notre histoire, pour l'avoir vécue. Et le tableau qu'elle en brosse ici est sans concession : la manière dont les Péricand jouent de leur position sociale -le jeune Hubert tente de s'improviser résistant bien plus à cause de la fougue de sa jeunesse que par courage !-, la lâcheté hallucinante de Corte... Les seuls personnages qui s'avèrent sympathiques sont les Michaud, couple qui révèle un courage peu commun. Courage qu'ils puisent dans cet amour qu'ils ont l'un pour l'autre...
On est d'autant plus immergé que le style est... remarquable. Même les longues descriptions semblent bien rythmées.
J'ai découvert avec plaisir cette auteure qui mérite d'être redécouverte.