Leurs noms sont totalement inconnus du public. Mais la célébrité n'est pas leur but. Non. Leur but, c'est une cause. Rien ne les destinait à embrasser la cause qu'ils défendent aujourd'hui. Rien d'autre que leurs idées et leur courage.
John Christensen dénonce les paradis fiscaux, et plus particulièrement cette île de Jersey où il a grandi. Raffaele del Giudice dénonce le scandale des ordures dans la région de Naples, et espère bien "faire savoir comme son pays est beau". De jeunes journalistes bulgares risquent leur vie pour faire vaciller la mafia de leur pays. Drago Kos, ancien policier slovène, lutte contre la corruption. Daniel Lebègue se bat pour que cesse l'opacité de la haute finance.
Leur vie est devenue un véritable enfer : on ne s'attaque pas impunément à des intérêts aussi puissants. Mais ils ne regrettent pas leur choix. En revanche, ils savourent leurs victoires... tout en sachant que ce n'est qu'un début.
L'avis de Raphaël : La juge d'instruction Eva Joly, bien avant de prendre la plume, s'est rendue célèbre par les dossiers brûlants auxquels elle osait s'attaquer. Courageuse et opiniâtre, elle ne pouvait que s'intéresser à ces inconnus qui partagent ses valeurs et sa combativité. Elle ne se contente pas de décrire leurs luttes : elle sait prendre le temps de parler de leur personnalité attachante. Une anecdote de la carrière de policier de Drago Kos, qui est allé menacer de mort le caïd qui avait mis sa tête à prix. Raffaele del Giudice qui marche pieds nus dans son jardin pour se ressourcer. Ces jeunes journalistes bulgares qui plaisantent entre eux...
Ces "héros" n'ont a priori rien de héros. Ils sont si "ordinaires" que nous pourrions leur ressembler. Tout ce qu'ils ont d'extraordinaire, c'est de ne pas ressembler à ceux qui acceptent l'intolérable.